La création d’un mur d’arbres traversant le désert africain d’est en ouest, de Djibouti à Dakar, constitue l’une des plus grandes initiatives africaines. Au Sénégal ce projet de lutte contre la désertification, appelé la Grande Muraille Verte (GMV), s’étend sur une superficie de 800 000 hectares et a permis l’exploitation de grandes surfaces maraichères.
Au Sénégal, il couvre les régions de Louga, Matam et Tambacounda. Sur une superficie de 800 000ha, 5 000ha sont reboisés chaque année depuis 2008, faisant un total de 7% de la surface, selon le colonel Colonel Gora Diop, Directeur de la Grande Muraille Verte. Longtemps défendue par l’ancien chef d’Etat Abdoulaye Wade, la GMV est inscrite dans la stratégie du Plan Sénégal Émergent (PSE), qui actuellement constitue le référentiel de la politique économique et sociale du pays sur le moyen et le long terme.
Un coup de pouce à l’adaptation au changement climatique
Le projet intègre tous les aspects du changement climatique. Dans le cadre de la protection de l’environnement des plantations ont été réalisées pour réduire l’érosion éolienne et endiguer le processus de désertification. Des terres dégradées ont été récupérées pour servir au développement de l’agriculture et de l’élevage. Les périmètres polyvalents ont, dans certaines localités, réduit la transhumance et permis la réouverture d’écoles fermées fautes d’élèves.
A Windou Thiengolly, région de Louga, zone sahélienne du nord, une coopérative de femmes parvient à assurer l’éducation et la prise en charge médicale des enfants grâce à cette initiative africaine. «Nous avons cultivé beaucoup de spéculations notamment le maïs et l’arachide. Pendant la saison sèche, nous avons produit de la tomate, du gombo, de l’aubergine de la patate douce, des oignons… Nous avons aussi des arbres fruitiers tels que des orangers, des pamplemoussiers, des citronniers etc. », témoigne Aminata Sow, secrétaire général du groupement des femmes de ce village.
Le Sénégal a investi prés de 11 milliards de Franc CFA dans la mise en œuvre de la GMV. Cependant, la maitrise de l’eau constitue un défit face à une nappe de 150 à 200 m de profondeur. Au niveau global, le projet vise le reboisement d’une superficie d’au moins 400 000ha d’ici 2030 soit 50 pour cent de l’objectif.
La GMV doit relier sur 7.600 km l’ouest à l’est de l’Afrique, du Sénégal à Djibouti, en passant par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Soudan, l’Erythrée et l’Ethiopie.