
Au cours de ces cinq dernières décennies, le Malawi a connu plus de 19 inondations majeures et sept sécheresses, et ces événements augmentent en fréquence, en intensité et en envergure au fil des ans. En 2015, les inondations ont été particulièrement violentes, tuant plus de 250 personnes et déplaçant 230 000 autres personnes. Plus de 600 000 personnes ont été affectées. Et maintenant, le pays a développé une période d’alerte de 72 heures – système d’alerte précoce des inondations. Le système est connecté à un serveur conçu pour envoyer des messages automatisés aux personnes essentielles dans les départements d’exécution où les informations résultantes seront mieux diffusées aux populations touchées.
Le projet d’alerte précoce, baptisé Modernised Climate Information And Early Warning System (M-CLIMES), est le fruit d’un partenariat entre le gouvernement du Malawi et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le coordonnateur du projet au PNUD, Ted Nyekanyeka, a indiqué que le système contribuera à minimiser les pertes liées aux inondations et à sauver des vies. « Nous espérons que lorsque nous recevons des pluies au cours de cette saison et des saisons à venir, le système enregistrera les niveaux de précipitations et si des seuils sont dépassés dans les zones dangereuses, le système capturera cette information qui sera ensuite utilisée par les autorités compétentes pour prendre des décisions basées sur les prévisions », a précisé M. Nyekanyeka.
Le projet est basé le long des rivières Bua et Linthipe dans la région centrale, qui sont une source majeure d’inondations au Malawi. L’hydrologue principal du département des ressources en eau du Malawi, Hastings Mbale, a souligné la nécessité d’impliquer les dirigeants communautaires à tous les niveaux si l’on veut que les efforts déployés pour réduire et atténuer l’impact des catastrophes se concrétisent. « Ces efforts peuvent être soutenus par les populations elles-mêmes, d’où la nécessité de les faire venir ici pour les sensibiliser et les familiariser avec le système afin qu’elles sachent exactement ce qui se passe », a expliqué M. Mbale.
Le nouveau système sera utilisé en complément des formes indigènes d’alerte précoce et les chefs de communauté le long des rivières ont été chargés d’observer les stations de surveillance hydrologique pour détecter tout défaut qui pourrait causer des inefficacités. Hormis les systèmes d’alerte aux inondations, le projet M-CLIMES a également installé 8 détecteurs de foudre à travers le pays et des stations météorologiques pour surveiller les conditions météorologiques et la qualité de l’eau des lacs.