Notre planète est plus que jamais changeante. Les modèles climatiques établis de longue date ont presque complètement disparu et des millions de personnes vivent au bord du gouffre.
Et aujourd’hui, dans la plus grande enquête mondiale sur le changement climatique jamais réalisée, 64 % des gens pensent que le changement climatique est une urgence et qu’il faut s’y attaquer de toute urgence.
« Il y a une masse importante de personnes qui disent que même pendant une pandémie, le changement climatique est une urgence et voici comment nous voulons le résoudre », a déclaré Cassie Flynn, conseillère stratégique du PNUD sur le changement climatique et responsable de son initiative « Promesse climatique ».
L’enquête, intitulée le vote populaire sur le climat, organisée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Université d’Oxford, a impliqué plus de 1,2 million de personnes réparties dans cinquante pays où vit 56 % de la population mondiale.
Le temps presse
Alors, que nous révèle cette enquête?
Il est certain que le message fondamental est que la planète manque de temps pour maîtriser les effets du changement climatique.
D’après les réponses, il est évident que le changement climatique n’est plus une variation marginale que seule la science sophistiquée peut déterminer, mais une expérience de la vie quotidienne des populations du monde entier. Elles peuvent le voir et le sentir.
Le professeur Stephen Fisher de l’Université d’Oxford a déclaré que l’enquête a fourni un réservoir de données sur l’opinion publique jamais vu auparavant.
« La reconnaissance de l’urgence climatique est beaucoup plus répandue qu’on ne le pensait auparavant et la plupart des gens veulent clairement une réponse politique forte et de grande envergure », a-t-il ajouté.
Cassie Flynn a déclaré que la réponse est impressionnante dans son indication du fait que les populations observent autour d’elles. » Elles vivent la crise climatique et elles veulent des solutions « , a-t-elle déclaré.
Des jeunes plus concernés
Les questions du sondage People’s Climate Vote ont été envoyées sur les réseaux de jeux mobiles afin d’inclure des publics difficiles à atteindre, dont 550 000 personnes de moins de 18 ans.
D’après les résultats, les jeunes (moins de 18 ans) sont plus enclins à penser que le changement climatique est une urgence mondiale que les autres groupes d’âge, mais une majorité considérable de personnes plus âgées sont quand même d’accord avec eux.
« Près de 70 % des moins de 18 ans ont déclaré que le changement climatique est une urgence mondiale, contre 65 % des 18-35 ans, 66 % des 36-59 ans et 58 % des plus de 60 ans », indique le rapport.
Parmi les catégories de pays interrogés, les petits États insulaires en développement ont apporté le plus grand soutien à une action urgente en faveur du climat, avec 74 %, suivis par les pays à revenu élevé (72 %), les pays à revenu intermédiaire (62 %) et les pays les moins avancés (58 %).
Des solutions holistiques
Sur une liste de 18 politiques possibles que les gouvernements peuvent mettre en œuvre pour lutter contre le changement climatique, les personnes interrogées ont été invitées à classer par ordre d’importance celles qu’elles jugeaient efficaces.
La préservation des forêts et des terres arrive en tête avec 54 %, suivie par la nécessité d’accroître l’utilisation de l’énergie solaire, éolienne et renouvelable (53 %), d’adopter des techniques agricoles respectueuses du climat (52 %) et d’investir davantage dans les entreprises et les emplois verts (50 %).
Si ces chiffres reflètent les différentes priorités des personnes en fonction de leur expérience du changement climatique et des différents facteurs de cette crise, ils mettent également en évidence l’absence d’une solution unique susceptible de résoudre le problème.
« Les gens disent que cette crise n’aura pas qu’une seule solution miracle. Elle exige de nombreuses solutions différentes », a déclaré Cassie Flynn.

L’objectif du Vote populaire sur le climat est de mettre le public en contact avec les décideurs politiques et de fournir aux gouvernements des informations fiables pour savoir si les populations considèrent le changement climatique comme une urgence et comment elles souhaitent que leur pays réagisse.
Ce sondage vient a point nommé à un moment où les pays préparent leurs engagements nationaux en matière de climat, également appelés « contributions nationales déterminées », qui font partie des engagements pris par les nations dans le cadre de l’accord de Paris de 2015, en vue de la COP-26 qui se tiendra au Royaume-Uni en novembre.
« Les dirigeants mondiaux sont réellement confrontés à des décisions sans précédent qu’ils doivent prendre. La façon dont ils vont réagir à la crise climatique et à la crise COVID va vraiment tracer une voie entièrement nouvelle », a déclaré Cassie Flynn.
Elle a ajouté que l’enquête permettra de faire entendre la voix des citoyens dans le débat sur le climat à Glasgow, avec des moyens spécifiques à chaque pays pour faire face à la crise.