Les villes sont des moteurs de croissance économique : elles fourmillent d’idées, de commerces, de projets scientifiques, d’innovations. Bien planifiées et organisées, notamment grâce à des méthodes de planification et de gestion intégrées, elles peuvent favoriser le développement à long terme des sociétés sur les plans économique, social et environnemental. C’est la raison pour laquelle l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de célébrer la Journée mondiale des villes le 31 octobre de chaque année. Au Bénin, c’est à un concours que le ministère du cadre de vie, a invité les communes pour atteindre les objectifs de villes durables à la veille de la célébration de cette journée.
Elles sont au total 38 communes sur les 77 que compte le Bénin à s’enregistrer pour le « concours villes durables ». Il s’agit pour le Ministre du cadre de vie béninois « de renforcer et de soutenir la dynamique des acteurs locaux autour de la vision des villes durables et intelligentes ». Une manière selon le Ministre José Tonato, de s’accorder sur les objectifs fixés dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des villes et d’atteindre les Objectifs de développement durables qui sont un idéal à atteindre au plan mondial. Rappelant l’objectif 11 qui est celui de « faire en sorte que les villes et les établissements urbains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables », le Ministre béninois soutient que la ville est un moteur de développement, un écosystème où se construisent à la fois les enjeux de développement, de lien social et de transition écologique. Mieux, il a partagé sa vision et celle du gouvernement pour une ville durable. Pour lui, « une ville durable serait une ville assainie, fonctionnelle et qui dispose d’équipements et de services essentiels de base bien gérés. Ce serait donc une ville qui assure à ses habitants et usagers, la sécurité et la protection contre les risques de catastrophe tout en promouvant la protection sociale et l’inclusion des couches défavorisées».
Vers les villes durables…
Pour le gouvernement béninois, ces villes durables auxquelles aspirent le pays désormais, se justifient au regard de l’état actuel des villes, qui restent encore en deçà des recommandations préconisées par les Nations-Unies. Il faut donc une approche de synergie indispensable entre l’Etat central et les communes. D’où ce concours dénommé: «Concours villes durables » initié par le Fond National pour l’Environnement et le Climat (FNEC). A l’issue dudit concours, seulement trois des trente-huit communes candidates seront primées. Pour le Directeur général du FNEC, la première commune recevra « une enveloppe financière de quarante millions de francs Cfa avec des matériels d’assainissement. La seconde recevra une enveloppe de vingt-cinq millions de francs Cfa avec des matériels d’assainissement. Le troisième prix est constitué d’une enveloppe de quinze millions de francs Cfa et des matériels d’assainissement ». En plus de ces trois prix pour les trois meilleures communes, sept autres communes « bénéficieront aussi de lots de matériels d’assainissement ». Il est attendu des communes lauréates, d’utiliser leurs récompenses « pour la mise en œuvre d’un projet de leur choix ». « Les conventions de financement seront signées entre le Fonds National pour l’Environnement et le Climat et les communes lauréates pour la mise en œuvre de ces projets » a expliqué Dr Appolinaire Gnavi.
Des autorités locales se disent déjà prêtes
Les communes candidates seront évaluées suivant les critères définis et des thématiques comme la gestion des voiries et d’assainissement, la gestion des déchets et la salubrité publique sans oublier la promotion de la foresterie urbaine et l’éducation environnementale. Le maire de la commune de Sèmè-Kpodji, une commune qui comporte cinquante-cinq villages et quartiers de villes répartis en six arrondissements, mesure le défi qui attend ses administrés.
« Aujourd’hui, la notion de cadre de vie a changé. Elle est devenue une notion essentielle pour le développement de toute communauté. Elle s’enracine au jour le jour avec les effets pervers du changement climatique. Et l’homme est tenu d’être en alerte permanente contre la nature et contre nous-même par rapport à nos productions quotidiennes de déchets, d’ordures. Le concours ville durable vient alors à point nommé. Aujourd’hui, c’est un défi ; le concours est lancé à Sèmè Kpodji. Sèmè Kpodji est tenu d’être élu au premier rang de tous les postulants » a déclaré le maire Jonas Gbènamèto.
Pour rappel, c’est pour compléter d’autres accords et processus internationaux portant sur les villes durables comme les Objectifs de développement durable, l’Accord de Paris sur le climat, les engagements pris au Sommet humanitaire mondial et le Nouveau programme sur les villes que le Cadre d’action de Sendai a été créé. Ensemble, ces accords abordent les défis mondiaux que sont la pauvreté, le climat et la dégradation de l’environnement, la prospérité, la paix et la justice.